Le Nord Franche-Comté un territoire historiquement industriel

Le Territoire de Belfort (90) et le Pays de Montbéliard (25) ont en commun une spécialisation industrielle historique extrêmement poussée. Dans le Pays de Montbéliard, l’industrialisation a débuté par le textile et la petite métallurgie. Un secteur qui à la fin du XIXème siècle a été dominé par un patronat prostestant à la tête de grandes entreprises comme Japy et Peugeot. C’est aujourd’hui par excellence le Territoire de l’automobile qui réunit le géant Stellantis et ses sous-traitants.

Bien que l’on trouve avant cette date une industrie locale fondée sur la métallurgie et le textile, l’industrialisation du Territoire de Belfort prend un tournant important lors de l’implantation après la guerre de 70, de firmes alsaciennes qui migrent vers « la France de l’intérieur ». La Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM), qui s’installe à Belfort en 1871, fusionne en 1928 avec Thomson pour former Alsthom, devenu Alstom. Le cas également de l’entreprise textile DMC (Dolfuss Mieg et Cie) qui laissera la place à Bull dans les années 60 pour un autre tournant dans l’histoire industrielle du département, l’aventure informatique. C’est aujourd’hui le domaine de l’énergie, des turbines et des moteurs.

Par leur proximité géographique, de même que par leur ADN industriel commun, les deux bassins d’emplois ont toujours eu un destin lié. Il était donc naturel que le travail de prospection de nouvelles activités génératrices de croissance s’engage à l’échelle de ce grand bassin industriel de 300 000 habitants.

L’agence de développement économique commune à Belfort et Montbéliard : une première dans le Nord Franche-Comté

Gilles Cassotti connait bien l’industrie du Nord Franche-Comté. Ses fonctions de Commissaire à la réindustrialisation puis au redressement productif l’ont placé au plus près du terrain pendant plus de 10 ans. En 2014, les planètes s’alignent en Nord Franche-Comté, et une vision partagée par les élus belfortains et montbéliardais pour l’avenir du bassin d’emploi et son développement économique se concrétise. A partir de septembre 2014, Gilles Cassotti préfigure l’agence de développement économique commune aux deux territoires puis s’investit dans sa création en juillet 2015 ; il en prend la direction avec un objectif prioritaire : attirer les investisseurs et de nouvelles entreprises en Nord Franche-Comté tout en restant présent aux côtés des entreprises industrielles déjà implantées.

La marque de territoire créée par l’agence « So Nord Franche-Comté », nourrie d’argumentaires territoriaux ciblés, a permis de déployer pour la première fois une stratégie de prospection qui porte ses fruits, coordonnée à l’échelle du bassin de vie. Fin 2020, l’ADN-FC avait accompagné plus d’une vingtaine d’implantations d’entreprises de toutes tailles, allant d’un à plusieurs centaines d’emplois.

Depuis 2015, l’agence a donc la particularité d’agir au service de ces deux territoires voisins, à cheval sur deux départements. Dans un domaine où il faut savoir composer avec les rivalités territoriales, l’une de ses plus grandes fiertés, après les implantations réussies, reste d’avoir toujours pu et su agir au strict bénéfice du Nord Franche-Comté, sans provoquer d’incident entre les EPCI qui le composent. Un exercice parfois difficile lorsqu’il s’agit d’implanter une entreprise de ce côté-ci ou de ce côté-là.

L’ADN-FC est installée à La Jonxion, face à la Gare TGV Belfort Montbéliard, un emplacement évident et stratégique.

« Si c’était à refaire, je ferais le même choix sans hésiter une seule seconde ».

L’installation de l’agence à La Jonxion était une évidence aux yeux de Gilles Cassotti. Le choix de l’emplacement a été très important ; si l’agence se doit de véhiculer les valeurs du territoire dont elle assure la promotion (et l’architecture de Jonxion 1 en est une belle vitrine), elle se doit surtout d’être très accessible, tant pour ses partenaires que pour ses clients. À  l’intersection des deux agglomérations de Belfort et Montbéliard, que l’on vienne de Haute-Saône, de la Suisse toute proche ou de Mulhouse, on peut y accéder facilement en train, en voiture ou par les transports en commun. Et la proximité de la gare TGV est indéniablement un vrai facteur différenciateur.

« L’immeuble Jonxion 1 où nous sommes installés au rez-de-chaussée, est un emplacement central certes, mais qui facilite aussi notre fonctionnement au quotidien. Nous profitons de la présence de nombreuses entreprises de services sur place, comme le Centre d’affaires AZAP! ainsi que de professionnels qui sont devenus des partenaires ; Fidal par exemple sur les aspects juridiques, Procom pour les solutions d’impressions mais aussi la Sodeb, SEM d’aménagement pour la commercialisation d’une partie du foncier ».

Les tendances dans le NFC en matière d’implantations

Terre industrielle depuis plus de 200 ans, le Nord Franche-Comté est très résilient, doté d’une incroyable capacité à se régénérer, à traverser les crises en se réinventant en permanence. La concentration importante d’ingénieurs, d’inventeurs, de chercheurs influence grandement l’innovation sur ce territoire et l’implantation de nombreux bureaux d’étude en témoigne. Le travail et la recherche sur l’hydrogène par exemple, ont été initiés très tôt, dès 1999, en lien avec l’Université de Technologie Belfort Montbéliard et l’Université de Franche-Comté. Actuellement nous assistons aux prémices de ce qui sera peut-être une révolution industrielle autour de l’hydrogène. Les implantations dans ce secteur sont d’ailleurs en nette progression. Cela s’explique : bien que ce soit un saut technologique majeur, il puise ici dans des racines et des savoir-faire industriels historiques.

De plus, si ces territoires de l’sst ne font pas immédiatement rêver vus de l’extérieur on sait bien, pour y vivre au quotidien à quel point ils sont agréables une fois que tombent les a priori ; leurs atouts face aux métropoles sont indéniables pour leurs habitants : mobilité, coût de la vie, proximité de la nature etc. La géographie y est aussi favorable ; ce territoire est extrêmement bien situé, sur une dorsale qui en fait une destination de choix pour la logistique, un secteur qui a connu une belle progression depuis 2015.

La crise sanitaire fait la une de l’actualité et pèse sur l’économie. Dans ce contexte, quels sont les projets pour l’agence ?

« Cette crise a accéléré l’usage des outils numériques ; nous avons sûrement gagné au moins 5 ans en termes de fonctionnalités et il faut s’en servir en matière de prospection ».

L’un des objectifs de l’agence sera d’aller encore plus loin, en se maintenant à la pointe de l’utilisation des outils collaboratifs déployés lors de la crise sanitaire. Cela pour lui permettre d’augmenter encore son agilité et sa réactivité, deux facteurs clés de ses succès passés, à consolider dès aujourd’hui pour assurer les succès de demain.

BELFORT ET MONTBELIARD, UN TERRITOIRE DE SOLUTIONS INDUSTRIELLES À L’ADN COMMUN