SUR LES TRACES DE L’ENTREPRISE BULL

Découvrez à travers les explications d’Yves MOUGEY, président de l’association PB2I en charge du Musée Bull et de la Mécanographie à Belfort et ancien « Bulliste », l’histoire de l’entreprise Bull et de cette épopée informatique française.

TANDEM : En quelques mots pouvez-vous nous parler de la société BULL ?

Yves MOUGEY : Tout a commencé en 1960, lorsque l’usine de textiles DMC située sur Techn’Hom a fermé. La Compagnie des Machines Bull a repris l’usine. La société a compté jusqu’à 2500 salariés sur ce site, elle s’était positionnée dans la mécanographie, avec la fabrication de machines électromécaniques puis de périphériques d’ordinateurs.

Avant l’arrivée de l’électronique et des puces qui ont révolutionné l’univers de l’informatique, la mécanographie s’est appuyée sur l’utilisation et le traitement de cartes perforées.

Qu’est-ce que la mécanographie à cartes perforées ?

YM : C’est une technologie qui consiste à perforer des informations sur des cartes puis à passer celles-ci successivement dans différentes machines électromécaniques afin de calculer et traiter ces informations.

Ces cartes perforées comportent 12 lignes et 80 colonnes de perforations. Afin de les décrypter, il faut utiliser le code AN7.

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Comment est né le musée ?

YM : Après la fermeture de BULL en 1992, une équipe d’anciens salariés a voulu récupérer tout ce patrimoine et le mettre en valeur. Ils ont donc remis en état les machines pour qu’elles puissent fonctionner de nouveau et être exposées.

Trois musées existent sur le territoire français : Paris, Angers et Belfort. La FEB (fédération des équipes BULL) soutient ces différents lieux d’expositions situés à proximité des anciens sites de production. La spécificité de celui de Belfort est qu’il est autonome. Ça fait une dizaine d’années que le musée a un statut officiel d’association loi 1901 ; on se débrouille donc pour avoir nos subventions notamment auprès de la ville ou encore de TANDEM.

>> Depuis 2012, la SEM TANDEM soutient l’association PB2I et son effort de valorisation de l’industrie locale par une action de mécénat.

Que peut-on voir dans le musée ?

YM : On peut voir dans la première partie du musée diverses machines d’époque encore en fonctionnement et par la même occasion découvrir le circuit d’une carte perforée.

Tout commence par la perforatrice (PELROD) qui comme son nom l’indique perfore les cartes, vient ensuite la traductrice (TRAD 80), puis la trieuse (E12) qui classe un lot de cartes dans un ordre déterminé (dossier). Deux étapes sont encore nécessaires afin d’arriver à la fin du processus : l’interclasseuse (INTER B) qui lit, compare, organise, sépare, ordonne les cartes du dossier et pour finir la tabulatrice (BS120) qui lit les données, calcule et imprime les résultats. Cette dernière détenait le record mondial de vitesse d’impression pendant 15 ans de 1932 et 1947 soit 150 lignes/minute.

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On peut également découvrir dans la seconde partie du musée, des périphériques d’entrée et de sortie avec des imprimantes dont la célèbre imprimante MATHILDE, première imprimante magnétographique commercialisée, née à Belfort en 1985.

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Dans la troisième et dernière partie, vous pouvez visionner des films qui retracent l’histoire de BULL à travers d’anciennes photos des salariés ou encore la production complète d’un livre avec les technologies d’impression présentes au musée.

Quand peut-on venir au musée ?

YM : Vous pouvez visiter le musée lors de la permanence le mercredi de 9h à 12h ou prendre rendez-vous au 06.71.72.24.95 ou 03.84.29.87.87.

À l’occasion du centenaire du Territoire de Belfort, Belfort Tourisme organise aussi des visites guidées au sein de notre musée les mercredis 27 juillet et 17 août à 10h.

Rendez-vous au musée sur Techn’Hom 2 – 5 rue Jacqueline Auriol, 90000 Belfort !